FR – Méditations guidées – La respiration comme un pont

Pratiques de base du Samadhi

Partie 1 – Breath as the Bridge

Commencez avec un esprit calme et paisible. Détendez-vous profondément, tout en étant complètement alerte et présent. Votre posture doit rester soutenue, mais pas rigide. Détendue, mais pas affaissée.
Observez la respiration, le souffle naturel. Au cours de cette méditation, n’essayez pas de changer ou de manipuler la respiration d’une quelconque façon. Observez simplement cette chose qui se produit déjà. La respiration se produit d’elle-même. Prenez-en simplement conscience. Développez vos facultés de concentration et d’acceptation.
Lorsque vous observez la respiration, ne soyez pas surpris ou frustré si votre esprit vagabonde. Dès que vous prenez conscience que l’esprit s’est égaré, ramenez-le sur la respiration. Restez détendu. L’esprit s’égarera, et vous le ramènerez sur la respiration. Ceci est la méditation.
Parfois vous vous égarerez dans vos pensées pendant un certain temps. La pratique consiste à se désintéresser de toute pensée; planifier, se souvenir, s’inquiéter, fantasmer. Quel que soit le genre de pensée qui apparaît, laissez-la passer, sans jugement. Il se peut qu’apparaissent des pensées qui jugent votre méditation, qui jugent votre expérience présente, comme étant bonne ou mauvaise. Laissez-les simplement passer.
Si vous êtes assis depuis un certain temps, des obstacles commenceront à se manifester. Les obstacles peuvent se présenter sous forme de somnolence, d’agitation, peut-être d’ennui, ou de douleur et d’inconfort dans le corps. Lorsque votre attention est détournée vers un phénomène particulier, la pratique consiste à être équanime avec ce qui est. Laissez-le simplement être tel qu’il est, et revenez sur la respiration.
Parfois, si la douleur devient trop forte, il peut être nécessaire d’ajuster votre position. Mais avec la pratique, votre capacité à gérer les obstacles s’améliorera. Vous remarquerez peut-être que fuir ou repousser votre douleur, la rend parfois encore plus forte. Permettez à la douleur d’être telle qu’elle est, en vous ouvrant pleinement à elle, laissez-la se manifester, s’exprimer, et disparaître. Paradoxalement, la façon de sortir de la douleur, est d’aller en elle et de l’expérimenter pleinement.
Une autre forme d’obstacle, est de vouloir ou de s’attendre à ce que quelque chose se produise. Parfois, des sensations de bien-être apparaitront, et le mental cherchera à s’agripper à ces expériences, ou à les recréer. De même, ce qui s’applique aux sensations désagréables, s’applique également aux sensations agréables. Permettez-leur d’être telles qu’elles sont, détendez-vous dans l’instant présent, et ramener toujours l’attention sur la respiration.
Ne regardez pas à gauche ou à droite. Voyez uniquement votre objet de méditation, la respiration, le souffle. Observez la pulsation du souffle, l’inspiration et l’expiration, l’expansion et la contraction. Soyez vif, lucide, présent. Restez simplement avec le souffle naturel. Le mental aimerait faire quelque chose de plus intéressant. Ne laissez pas cela devenir ennuyeux et répétitif. Ressentez la vivacité du souffle. Pénétrez-le.
Remarquez chaque sensation, reliée à la respiration. Des sensations grossières aux plus subtiles. Lorsque vous observez la respiration, vous remarquerez peut-être que plus d’air entre dans une narine que dans l’autre. Peut-être ressentirez-vous une contraction quelque part dans le corps, restreignant la respiration. Peut-être dans la zone du Hara dont le centre est situé à environ 5 cm au-dessous du nombril. Ou dans la zone du cœur, ou dans la gorge, ou toute autre partie du corps.
Remarquez-la simplement, et permettez-lui d’être telle qu’elle est. Observez le ventre qui se gonfle et se dégonfle. Est-ce profond ou peu profond ? Est-ce que cela fluctue ? Est-ce parfois profond, et parfois peu profond ? Est-ce continu et fluide, ou est-ce saccadé ? Peu importe ce que vous observez, prenez-en simplement conscience. N’essayez pas de contrôler la respiration. Est-ce que l’air qui entre par les narines est plus froid que l’air qui en ressort ? Peut-être ressentirez-vous une sensation de chatouillement au bord des narines. Pouvez-vous ressentir la pulsation du souffle ?
Comme les vagues qui se lèvent et retombent dans l’océan. Laissez le souffle être libre. Laissez-le changer, grandir et évoluer si il le veut. Laissez-le devenir subtil, ou disparaitre complètement si il le veut. Ne passez à côté d’aucun changement, prenez-en conscience, peu importe à quel point cela est subtil. Continuez à observer, patiemment, avec persistance. Cela demande du temps et de la pratique pour être en mesure de demeurer avec le souffle, sans que notre esprit soit distrait.
En méditation profonde, le flux de concentration est continu, comme le flux d’une huile versée dans un flux continu. Les pensées égoïques sont des interruptions dans le flux de concentration sur le souffle. Ne repoussez pas ces pensées. Ne les réprimez pas, ou elles reviendront sous une forme différente. Mais en même temps, ne vous intéressez pas aux pensées. Sinon vous serez bientôt plongé dans vos rêveries.
La voie du milieu est : ni repousser, ni s’accrocher. Observez simplement la respiration, et les pensées se dissiperont d’elles-mêmes. Elles perdront leur pouvoir. Les schémas de pensée perdront graduellement de l’énergie, lorsque vous ne les nourrissez pas de votre conscience. Ne nourrissez pas le mental. Vous utilisez la concentration sur la respiration, pour rediriger l’énergie hors des schémas du mental. Le souffle peut se mouvoir inconsciemment, lorsqu’il n’est pas observé. Ou, il peut se mouvoir consciemment.
Observez si la respiration se modifie lorsque vous portez votre attention sur elle. Observez tout changement subtil, lorsque vous emmenez votre conscience sur votre respiration. La respiration consciente est respiration pranique. C’est une respiration vivante. Lorsque vous vous concentrez continuellement sur le souffle, votre énergie intérieure commencera probablement à augmenter. Cela peut engendrer des frictions, un certain inconfort. Cela peut augmenter les schémas mentaux présents.
Vous pouvez ressentir une friction entre votre intention de demeurer sur le souffle, et les anciens schémas mentaux. Cette friction peut vous donner envie de bouger, d’interrompre le processus de méditation. Mais sachez que cette friction fait partie intégrante de la méditation. C’est la friction qui crée le feu qui consume le soi. C’est l’alchimie qui transmute la dualité de votre douleur et de votre plaisir, en Samadhi.
Soyez toujours dans un lâcher-prise. Soyez toujours présent. Laissez le souffle vous ancrer dans le présent. Laissez le souffle vous enraciner. Si vous souhaitez avoir la maîtrise du mental, maîtrisez le souffle. Il n’y a qu’un seul souffle, le souffle qui se produit maintenant. Laissez le souffle vous emmener au plus profond de votre être. Plongez profondément dans l’océan du souffle, de l’énergie intérieure, dans le flux pranic.

Si votre esprit est distrait, si une pensée a interrompu la présence continue au souffle, dès l’instant où vous en prenez conscience, vous serez dès lors de retour au souffle. Il n’y a en réalité pas de « faire », lorsque vous retournez au souffle. Vous n’avez rien à faire pour revenir sur le souffle. Vous prenez simplement conscience de ce que le mental est déjà en train de faire, et vous le laissez partir. Le souffle est profond, mystérieux, mais nous le tenons pour acquis. Nous n’habitons pas vraiment le souffle. Nous ne ressentons pas vraiment le souffle. Comme la plupart des choses, nous ne percevons que nos pensées, pas le souffle lui-même. Concentration et abandon profond. Ce sont les deux dimensions de la méditation. Soyez patient, concentré, restez conscient, restez équanime, détendu, présent.